La démocratie c’est toujours mieux ailleurs
La démocratie, en France, en Europe, dans le monde arabe, a fait naître de grands espoirs, dont celui d’une liberté d’opinion et d’expression. Mais le pouvoir reprend d’une main ce qu’il donne d’une autre : légitimé par le peuple, il prétend s’en affranchir, et toute ses décisions deviennent expression de la souveraineté du peuple – et donc incontestables : qui les conteste devient ennemi de la démocratie.
Le sophisme est énorme qui voit des institutions se réfugier derrière la lettre des codes légaux pour mieux nier l’esprit des lois, et ne pas hésiter à brimer les libertés qu’elles sont censées servir et défendre. En France, en Suède, en Turquie, le peuple se révolte et la réponse est la même : une police qui provoque, un pouvoir qui autorise un usage immodéré de la force. Le Conseil de l’Europe s’en émeut, et la France fait partie des pays où les droits de l’homme sont menacés.
Le Parti socialiste se réjouit de la libération des Femen (http://www.parti-socialiste.fr/communiques/liberation-des-femen-europeennes) mais le PS entend bien garder Nicolas en prison. Il fait la leçon au Premier ministre Erdogan, qui « refuse d’écouter le peuple turc » et « fait le choix de l’épreuve de force » (http://www.parti-socialiste.fr/communiques/place-taksim-ergodan-choisit-la-crise) mais le PS appelle à réduire au silence les “groupuscules” qui ne veulent pas du mariage gay.
Le PS « appelle au dialogue pour que les aspirations démocratiques qui s’expriment dans la rue soient entendues », mais c’est en Turquie : en France, l’ordre socialiste doit régner, la liberté d’expression peut aller prendre ses quartiers ailleurs et la rue ne sera pas écoutée. Le conseil de l’Europe appelle au respect de la démocratie, et demande que les gouvernements apaisent plus qu’ils n’attisent, défendent plus qu’ils n’attaquent. Nous ne pouvons que souscrire à des vœux si raisonnables, et espérer que le gouvernement et son parti entendront les voix européennes à défaut d’écouter les voix françaises.