Affaire Vincent Lambert : l’assourdissant silence des évêques

Affaire Vincent Lambert : l’assourdissant silence des évêques

Affaire Vincent Lambert  : Un évêque anglais dénonce la suppression de l’alimentation

John Smeaton, de SPUC (la plus ancienne et plus importante organisation de défense de la vie à naître au Royaume-Uni), publie sur son blog un court article paru dans The Catholic Herald. Assez important pour que je le traduise mot à mot.

Mgr Philip Egan, évêque de Portsmouth, a accusé la British Medical Association (BMA) de favoriser l’euthanasie en limitant le droit des médecins à l’objection de conscience quand il leur est demandé de faire mourir un patient de faim et de déshydratation.

Il a déclaré cela alors que des directives révisées de la BMA ont fait savoir aux médecins qu’ils auraient le soutien de leur association s’ils décidaient de ne pas stopper l’alimentation ou l’hydratation pour des motifs religieux ou moraux – mais uniquement s’ils s’organisaient pour qu’un autre médecin le fasse.

« Il est immoral de provoquer la mort d’une personne en lui retirant l’alimentation et l’hydratation », a déclaré Mgr Egan. « La BMA a fait évoluer sa position en faveur de l’euthanasie, plutôt que de se prononcer contre. »

« Le problème sous-jacent est bien que la loi n’est pas en phase avec la moralité authentique. »

« La loi britannique est dissociée des principes moraux sur les soins légitimes dus à une personne en fin de vie. »

Voilà le point de vue catholique (mais aussi simplement humain) sur la question de l’alimentation et l’hydratation d’une personne en phase terminale de sa maladie, qu’on n’a pas le droit de stopper en vue de provoquer la mort.

En l’occurrence, Mgr Egan n’évoque pas explicitement le cas des personnes qui ne seraient pas en fin de vie, pour qui le principe vaut à plus forte raison. Et si cela fait vous penser au cas de Vincent Lambert, vous avez évidemment parfaitement raison.

A Neuquén, en Argentine, un évêque se bat pour la vie d’un homme menacé de mort par retrait de la nourriture et de l’hydratation.

Une affaire semblable à celle de Vincent Lambert agite actuellement la province de Neuquén, en Argentine, où un homme victime il y a 19 ans d’un accident de moto, et déclaré depuis lors en état végétatif permanent, est menacé lui aussi de mort. Ses parents sont morts, ses frère et sœur aimeraient le « laisser partir », comme ils disent. J’en avais parlé ici.

Son affaire a été portée devant la Cour suprême de justice en juillet, après que le tribunal supérieur de justice de Neuquén eut refusé de se prononcer, jugeant que la décision de couper les vivres à Marcelo Diez ne requiert pas une autorisation de justice aux termes de la loi argentine pour la « fin de vie digne ». C’est à la demande du « défenseur général » (représentant les pouvoirs publics) et de l’institution où Marcelo réside depuis la mort de ses parents (auparavant, ceux-ci l’avaient gardé auprès d’eux) que ce recours extraordinaire devant la plus haute juridiction fédérale a été accepté.